Ce vendredi 18 octobre, dans une résolution adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU a reconduit pour un an, le régime de sanctions en vigueur en Haïti, à savoir l’embargo sur les armes, les interdictions de voyager et le gel des avoirs visant des individus et entités qui y menacent la paix, la sécurité ou la stabilité.
Présenté par l’Équateur et les États-Unis, le document fait injonction à tous les États Membres de prendre, pour une période d’un an, les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects d’armements et de matériels connexes de tous types à Haïti, « à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux ».
La résolution recommande également au Gouvernement haïtien de renforcer les capacités de gestion des armes et des munitions de sa Police nationale pour que celle-ci puisse « administrer, marquer, enregistrer, contrôler, entreposer et éliminer » de manière plus sûre et efficace les stocks nationaux d’armes et de munitions ainsi que les armes et munitions saisies, et à intensifier les contrôles frontaliers et douaniers afin de lutter contre le trafic et les détournements.
Alors que les États-Unis ont salué l’engagement du Conseil à soutenir la population haïtienne, exhortant tous les États Membres à mettre en œuvre la résolution, la Chine a souligné que la poursuite de la violence sur le terrain est révélatrice de l’inefficacité de l’embargo sur les armes. Aussi a-t-elle appelé les États Membres à coopérer à la mise en œuvre de ce nouveau texte, en attirant toutefois l’attention sur le fait que l’appui extérieur ne traite que les symptômes et non les causes.
Cette résolution intervient dans un contexte marqué par la résurgence de l’insécurité en Haïti. Les gangs armés, constatant l’impuissance des autorités en place ainsi que la force multinationale, ont repris du service en multipliant des actes criminels sur tout le territoire national. Le massacre de Pont-Sondé ayant fait plus de 100 morts récemment risque d’être reproduit dans la région métropolitaine confrontée, depuis le 17 octobre dernier, à une vague offensive des bandits. La promesse du chef gouvernement haïtien, Garry Conille, de récupérer « Kay par Kay » les territoires perdus, est actuellement dans une impasse.