L’haïtien se réjouit toujours du succès de certains citoyens d’origine haïtienne de près ou de loin. Ils deviennent carrément haïtiens en remportant une palme. En réalité, tout enfant issu de père haïtien ou de mère haïtienne, est automatiquement haïtien. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador parle souvent de quarante millions de mexicains vivants aux États-Unis. Certains d’entre eux, ne connaissent pas le Mexique mais s’ils maîtrisent l’espagnol, tel n’est pas le cas des enfants dont les parents sont haïtiens. Revenons à nos moutons, je comprends qu’Haïti est un pays décrié et qui peine à poser des pions sur l’échiquier international. Les raisons sont légion, c’est pas le moment de narrer là-dessus. L’haïtiens assoiffé d’un pays « normal » fait du bruit quand un noir dit haïtien sort de l’anonymat grâce à un succès pour que le monde sache qu’Haïti existe et produit des éléments intéressants. On a même dit qu’une haïtienne était devenue gouverneure générale du Canada en la personne de Michaëlle Jean. On se rappelle de Naomi Osaka, la grande joueuse de tennis mondial, est une haïtienne sans bavures, son père est sûrement né en Haïti. Taras Ernest, cette jeune pilote sympathique, dans un Créole parfait, sans mélange, avait manifesté sa grande joie à partir d’une cabine d’américan airlines dans les nuages vers Haïti. Les haïtiens d’ici et d’ailleurs se sont fait une pinte de sens, ils ont fait ce succès le leur. Un fameux comédien monréalais eut à dire que même Jésus-Christ était haïtien par rapport à ses miracles. C’est pas du tout mauvais qu’on applaudisse les gens qui s’évertuent pour arriver au sommet. Toutefois, si l’une de ces fiertés ose, un jour, caresser l’intention d’occuper un poste politique en Haïti, ces mêmes haïtiens se révolteraient comme si ce pays avait tout le pétrole, tout le diamant du monde pour éviter le pillage. De longues émissions de radios seraient diffusées pour détruire cet intrépide étranger trop audacieux et ambitieux tandis qu’Haïti a grandement besoin de cette intelligentsia éparpillée. Il nous faut combattre cette hypocrisie qui est une sorte de suicide. « Nou nan nesesite epi nap fè gran chire ». C’est la même turelure devant le phénomène des gangs, l’haïtien ne veut pas d’intervention mais il n’en a pas de solution. C’est un peuple énigmatique qui commet les mêmes erreurs.
Auteur: Ed Exil Noël