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Port-au-Prince, une ville en décadence

Dans sa chanson intitulée « Pòwoprens, sortie en 2005, BIC, l’un des plus grands noms de la musique haïtienne, présente un tableau panoramique décrivant la Capitale haïtienne comme une ville mourrante en voie de disparition. Se réferant à l’histoire, l’artiste met en scène des éléments  du passé glorieux de Port-au-Prince qui faisaient la fiereté du pays,  face au présent desastreux d’une ville ruinée en proie à une crise structuelle menaçant son existence.

17 ans après la sortie de cette chanson, la réalité qu’elle décrit demeure plus actuelle que jamais. Ravagée par le séïsme devastateur qui a frappé le pays en 2010, la ville de Port-au-Prince se trouve  depuis des années confrontée à des problèmes existentiels la reléguant au rang des villes infréquentables.

créé par l’administration coloniale en 1749 pour remplacer le Cap-Français (actuel Cap-Haïtien), Port-au-Prince est établit sur un site exceptionnel, entre mer et colline : la baie de la Gonâve et les contreforts de la chaîne de la Selle, entourée de deux plaines agricoles fertiles, celle de Cul-de-sac et celle de Léogâne.

En depit de ces conditions géographiques favorables, la ville, faute d’une politique publique environnementale adéquate, souffre d’un environnement dégradé : peu d’espaces verts, urbanisation des flancs des mornes, littoral pollué et occupé par des quartiers insalubres, mauvaise qualité du bâti, généralisation de l’habitat précaire. Ce qui entrave la transformation de la capitale haïtienne en  ville  moderne constituant une attraction pour le tourisme mondial.

En 1949, sous le règne du président Dumarsais Estimé, la capitale connaît de grandes opérations de rénovation et de constructions de prestige pour commémorer son bicentenaire et accueillir l’Exposition internationale. C’est l’une des périodes des plus glorieuses dans l’histoire de cette ville. La capitale haïtienne, suite à cette opération de renovation, devient une destination touristique dans la zone de caraïbéenne.

Cependant, la politique immobilière mise en oeuvre par le régime duvalieriste a fini par miner les efforts entrepris par le president Estimé pour moderniser la capitale. En effet, dans le but d’élargir sa base politique, le régime duvalieriste va faire accroître la pression démographique sur la Capitale en mettant en oeuvre une politique ayant pour but d’accueillir des migrants ruraux proches du pouvoir, tout en répondant à la demande croissante de logements populaires issue du développement d’usines manufacturières de sous-traitance.

Le tremblement de 2010 ayant frappé le pays , en particulier la capitale, a créé les conditions pour envisager la construction d’une nouvelle capitale digne d’une ville moderne répondant aux standards des grandes villes occidentales. Toutefois, le plan de reconstruction adopté par les dirigeants haïtiens a choisi de restaurer la ville tout en gardant l’ancien model.

N’ayant pas pu profiter du momentum crée par le séïsme pour imposer au pays un plan global de reconstruction, les dirigeants haïtiens ont raté, une fois de plus, l’occasion de mettre le pays sur la voie de la modernité favorisant ainsi la decentralisation des villes et une meillleure organisation de l’espace vitale. En conséquence, une forte pression démographique s’est accrûe sur les grandes villes, en particulier la ville de Port-au-Prince. Celle-ci, déjà en proie à une crise démographique, a vu sa situation s’aggraver. Sa reconstruction ratée a favorisé la naissance de nouveaux quartiers bidons qui échappenttotalement au contrôle de l’État. Ainsi, le processus d’anarchisation et de bidonvilisation de la ville se poursuit pour le malheur du pays.

Ce processus developpé en lien avec l’effondrement des structures étatiques du pays, participe de la dégradation de l’environnement sécuritaire de Port-au-Prince.

Depuis 2018, la capitale haïtienne est  le théâtre d’affrontements récurrents entre des gangs armés entraînant la mort de centaines de civils. Une bonne partie de la ville tombe sous le contrôle des gangs armés dirigés tantôt par membres du « G-9, tantôt  par ceux du « G-P.

Cette rivalité armée alimentée en partie par les luttes politiques existant entre des membres de la classe des nantis, redessine la carte de la Capitale. Plusieurs endroits sont vidés de ses habitants. Craignant pour leur vie, la plupart d’entre eux ont immigré en Républicaine, laissant derrière eux la réalisation de toute leur vie. Port-au-Prince ville d’attraction autre fois, est devenue une ville fantôme fonctionnant au rythme des gangs.

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