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Sécurité

Haïti-insécurité :  Recrudescence de l’insécurité, une situation stressante et traumatisante pour la population, au mépris du droit à la vie. 

S’il est vrai qu’à certains endroits de la capitale les gens sont habitués au phénomène de l’insécurité, la généralisation de ce dernier à travers presque tout le pays est vécue par les habitants comme une situation inédite, une véritable tragédie qui les oblige à opérer des changements radicaux dans leur vie. 

Depuis quelques années, la situation sécuritaire est devenue critique en Haïti, plus précisément dans la capitale. Une réalité qui a entraîné de nombreux problèmes,  entre autres des cas d’enlèvements et de séquestration, des fusillades,  des assassinats,  des raids contre des containers de marchandises et des déplacements massifs de la population. 

L’histoire de l’insécurité en Haïti ne date pas d’hier. En effet,  selon Alain Gilles (2008), l’insécurité a été toujours une pratique bien organisée pendant toute l’histoire du pays. Elle est la résultante d’un éternel combat des hommes politiques voulant avoir le contrôle du pays afin de défendre leurs intérêts au détriment de ceux de la collectivité. 

Ces dernières années,  l’insécurité prend un caractère de plus en plus général. Les gangs armés se multiplient à travers tout le pays et leurs actes de criminalité augmentent considérablement. En 2019, la Commission Nationale de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (CNDDR) a répertorié l’existence de 76 gangs armés dans le pays. Néanmoins, d’après Dorcénat, l’un des membres de la CNDDR, ce chiffre n’était pas exhaustif. En 2021,  ce chiffre a augmenté considérablement. Un rapport du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires, publié à cette année-là, avait fait état de 95 gangs armés.

La situation d’insécurité qui s’est développée dans le pays depuis quelques années a suscité des réflexions profondes dans les médias,  dans les universités et même au niveau des réseaux sociaux. En effet,  pour les jésuites (2020), l’insécurité est vue comme une crise sociale globale et profonde qui touchent presque toutes les couches et sphères de la société. Elle est le résultat de la banalisation des valeurs fondamentales garantissant la convivialité dans la société. 

Contrairement aux jésuites,  pour la Division de l’Information, de la Documentation et de Recherches,  deux contextes sont à la base de l’insécurité en Haïti : le contexte socio-économique et celui de la politique instable. En ce sens, l’insécurité est le résultat du contexte socio-économique actuel et de l’instabilité politique. 

Outre les cas de fusillades, d’enlèvements,  d’assassinats et de déplacements massifs de la population, l’insécurité a d’autres conséquences sur l’ensemble des citoyens sur le plan social, économique  et psychologique. 

En premier lieu, sur le plan social,  on a pu constater le ralentissement de nombreuses activités,  en raison de la recrudescence de l’insécurité dans le pays, plus précisément dans la capitale. Des quartiers, connus autrefois comme des zones résidentielles, sont devenus aujourd’hui comme des zones de non-droit. Des centaines de familles sont contraintes d’abandonner leur maison et leurs activités pour se réfugier ailleurs,  afin de sauver leur peau. Les activités scolaires, universitaires, religieuses et le transport en commun sont également affectés par la montée de l’insécurité dans certains endroits. 

En deuxième lieu, sur le plan psychologique,  les actes criminels liés à la montée de l’insécurité ont des conséquences sur la santé mentale de la population. Ces actes rapportés par les journaux, les médias et les réseaux sociaux provoquent un état de stress et de traumatisme chez certaines personnes. 

En dernier lieu, l’accroissement vertigineux de l’insécurité affecte grandement les activités économiques du pays. Dans certains endroits de la capitale,  les activités commerciales sont suspendues. Certains camions, containers et véhicules privés sont fouillés sur les grands axes routiers et sont devenus la cible principale des gangs armés. De plus, l’insécurité a aussi entraîné la décapitalisation de certaines familles victimes de kidnapping.

En dépit des efforts de la Police Nationale d’Haïti,  les actes liés à l’insécurité ne cessent d’augmenter. Personne n’y est épargnée. Des simples citoyens, des fonctionnaires de l’État ainsi que des policiers ont tous payé les frais de ce règne infernal instauré dans le pays.

Face à l’aggravation effrénée de la situation sécuritaire en Haïti, le gouvernement en place, incapable de trouver une solution à cette crise, s’est résolu à se tourner ailleurs, en demandant formellement une assistance militaire à la communauté internationale.

Schnider PAUL, Étudiant mémorand à la Faculté des Sciences Humaines.

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